Réveil
matinal et premières pistes de terre avant d'atteindre l'embarcadère sur les
rives du fleuve. Nous ne le savons pas encore, mais c'est la dernière fois que
nous verrons du bitume sur les routes avant longtemps... La terre d'habitude si
rouge, se couvre peu à peu de sable.
Nous
commençons à nous habituer aux "Vazaha... bonbon?" des enfants qui
nous suivent partout. Pour ma part, chaque minute passée au soleil me rend de
moins en moins "Vazaha" et il est amusant de voir les regards
interloqués des jeunes et moins jeunes qui me voient basané mais habillé comme
un blanc...
Peu après
avoir levé l'encre, nous nous ensablons déjà. Le niveau de la rivière est à son
plus bas. Il nous faut dès lors nous mouiller afin d'aider les matelots à
remettre le bateau à flot. Je me sens enfin un peu utile... Cette partie du
périple va me plaire!
Les rives
de la Tsiribihina sont bordées de cultures de riz et de cabanes de pécheurs.
Nous sommes, à l'exception de quelques pirogues, seuls sur les flots ocres.
Quel plaisir, bercés par la chaleur du soleil et le ronflement sourd du bateau,
nous contemplons les berges verdoyantes. Il semble qu'ici, la nature aie encore
son mot à dire.
La faune
avicole est particulièrement riche: guêpiers, aigrettes, hérons et autres... Je
m'en donne à cœur joie avec mon nouvel objectif. Seul les crocodiles, furtives
apparitions, restent discrets; ce qui n'est pas pour déplaire à Astrid.
Nous
faisons halte à proximité de l'embouche d'un petit cours d'eau, que nous
remontons à pieds. Les hautes branches des arbres semblent s'agiter, et ce
malgré l'absence de vent... Avec un peu d'insistance, on y distingue des ombres
claires, fantomatiques... Ce sont des Sifaka, nos premiers lémuriens!
A une
petite centaine de mètres de notre lieu d'accostage, nous butons contre une
magnifique chute d'eau. Nous en profitons pour nous rafraichir avant de
reprendre notre navigation.
Vers 17h00,
nous atteignons notre lieu de bivouac. Le temps de monter les tentes sur un
banc de sable, à proximité de l'eau, et d'allumer un feu, et nous voila prêt
pour un succulent repas préparé par notre top chef.
C'est sous
un ciel étoilés, dont les constellations me sont inconnues, que nous partageons
chants et histoires avant de rejoindre le confort sommaire, mais bien agréable,
de nos tentes.
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